vendredi 13 mai 2011

Offrande à l'imaginaire

Offrande à l'imaginaire


Je donne mon âme aux enfants perdus.

Mon corps recouvert de peau et de tissus de chairs.

Mes ongles sales qui prolongent mes doigts. Ceux qui tiennent ce stylo d'acier. Ma plume et mon caducée.

A l'imaginaire, j'offre un collier de poèmes.

Une pierre lunaire qui, il y a bien longtemps de cela, a atterri sur ma main.

Une fleur de terre qui, il y a bien longtemps de cela, a aluni sur mes reins.

Ma main, ma bite et mon couteau.

Mon combat ainsi que celui d'une nation que seule la misère rassemble.

J'apostrophe les hommes pour les convaincre d'offrir.

Le véritable don - celui qui nous arrache le cœur - offrir cette chose dont nous avions tant besoin.

Je clame des poèmes à la gueule des anges qui boivent un coup avec les diables rouges.

Haïku coincé dans une glotte bien trop discrète.

Une langue fainéante ne peut crier l'idée même d'une action.

J'agonise et je meurs aux pieds de l'imaginaire.

Un homme abattu est sans doute la pire des offrandes.

Me voici tout entier à la merci de l'imaginaire.

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